Bien-être

[Témoignage] Ni végétarienne, ni omnivore, ni… Au secours ! Je suis quoi ?

Je vais vous confier un secret : je n’aime pas la viande« Ah bon et donc tu es végétarienne ? » « Et bien non, je mange du poisson et si on me sert un plat avec du jambon par exemple, cela ne me dérange pas. » « Ok, mais si tu n’es pas végétarienne, pourquoi tu ne manges pas de viande alors ? » Hum, ne cherchez pas, je suis juste un peu… Compliquée en fait. 

Cette conversation je l’ai entendu des centaines et des centaines de fois, et je vous dois vous avouer : je ne la supporte plus ! Mais je comprends qu’il soit encore difficile de comprendre qu’on puisse aimer certaines choses assez évidentes, et ne pas en aimer d’autres. Cependant, je trouve barbant de vouloir constamment ranger les gens dans des cases, uniquement pour essayer de les comprendre et de les « catégoriser ».


Pouquoi je ne mange pas de viande

Je ne mange pas de viande pour plusieurs raisons. La première est venu après ce qu’on pourrait appeler une prise de conscience. Je me rappelle encore de ce film que j’ai vu à l’aube de mes 16 ans : « Nos amis les terriens », de Bernard Werber. Le film met en scène l’enlèvement de deux terriens, un homme et une femme, par des extraterrestres qui souhaitent étudier le comportement des humains. En plus d’être un film sociologique très instructif, il nous montre les coulisses d’un abattoir de poulets et la façon dont nous les sur-consommons. Le traitement subit par ces pauvres bêtes m’a tellement traumatisée que j’ai stoppé net du jour au lendemain ma consommation de poulet. Alors, bien que je ne souhaite pas débattre sur l’âme et la conscience de nos amis les animaux, ne croyez pas non plus que j’affectionne les poulets plus qu’un autre animal. Seulement, je ne tolère pas le fait que l’on puisse maltraiter et abuser d’êtres vivants pour la seule raison que c’est ainsi que fonctionne notre société. Brutalité, violence et barbarie. Tout cela pour souligner notre égo et notre domination face aux êtres plus faibles et nés pour assouvir notre besoin de se considérer comme des prédateurs. Je refuse catégoriquement de me soumettre à ce système, et de manger de la viande parce que la société a décidé que nous étions des mangeurs de viande. Alors oui, de nature, l’homme est omnivore. Il est fait pour manger de tout, y compris de la viande mais ce qui me dérange, c’est l’idée qu’aujourd’hui, la viande soit « obligatoire » dans chacun de nos repas. Bon, et il y a autre chose : je n’aime pas le goût de la viande. (Et là vous vous dites surement que j’exagère à vous étaler mes bonnes pensées écolopsychogreen alors qu’en fait je ne mange pas de viande, simplement parce que je n’aime pas ça.) Il est vrai que je n’ai jamais été fan de la viande mais pour revenir à mon élément déclencheur, le film « Nos amis les terriens », je pense que c’est à ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter de m’imposer de manger des aliments que je ne prends pas plaisir à manger. Autant vous dire que cela n’a pas toujours été facile à gérer pour mon entourage…


Gérer ses préférences alimentaires en société

Je ne me rappelle pas exactement de la réaction de mes parents quand je leur ai annoncé que j’arrêtais de manger de la viande, cela commence à remonter ! Mais je sais qu’ils ont toujours su respecter mon choix et me proposer les meilleures alternatives pour que je ne manque de rien et que je mange toujours à ma faim. Bah oui parce que la plus grande peur d’une maman, c’est que son enfant ait des carences ou bien ne mange pas assez 😉. À partir de ce moment-la, j’ai systématiquement eu droit à du poisson ou des oeufs à chacun de mes repas. J’ai continué à « remplacer » la viande ainsi jusqu’à il y a peu.

La vérité est es que ce n’est pas par conviction ou par besoin de devenir végétarienne que j’ai décidé de limiter ma consommation de viande. C’est simplement par goût et envie de changement. Je suis arrivée à un moment de ma vie où j’ai ressentie le besoin de diversifier mon alimentation, parce que j’apprends, enfin je commence à apprendre, à me faire plaisir en mangeant. Pour varier mon alimentation, j’ai commencé à manger davantage de fruits et de légumes. Cela peut sembler surprenant de vous le présenter ainsi, mais « manger 5 fruits et légumes » n’a pas toujours été une évidence pour moi, sauf si vous compter les noisettes du Nutella ou les tomates dans la sauce ketchup (et oui je reviens de loin !). Alors ces petits changements dans mon alimentation se sont fait lentement mais sûrement et aujourd’hui je suis fière d’avoir trouvé une alimentation qui me convient : la mienne.


Mon alimentation

Je ne pourrais jamais me considérer végétalienne car j’aime bien consommer des oeufs de temps en temps. Brouillés, au plat, à la coque… Et même dans mes gâteaux ou mes pancakes, cela ne me dérange pas d’y mettre des oeufs. Je ne suis pas végétarienne non plus, car il m’arrive encore de consommer du poisson, je suis assez fan de sushis ! Ce sont des aliments que je consomme très rarement, car je ne les achète plus lors de mes courses mais que je ne les refuse pas s’ils se retrouvent dans mon assiette.

J’ai une alimentation à très grande majorité vegan. Je ne consomme pas de produits laitiers, depuis que j’ai des problèmes d’acné hormonal (Si le sujet vous intéresse, je vous en parlerai dans un autre billet), et depuis que je ne digère plus le lait. Mais ce n’est pas pour autant que je vérifie toutes les étiquettes de mes produits pour vérifier qu’ils ne contiennent ni lait, ni oeuf. Par exemple, le Nocciolata, une pâte a tartiner que je préfère maintenant au Nutella (une tuerie !) contient du lait. Même si une version « sans lait » existe, je ne la trouve pas systématiquement dans ma supérette.

Pour apprendre à casser mes habitudes, je suis depuis quelques semaines un programme alimentaire entièrement vegan. Je ne le suis pas à la lettre, mais il m’apprend à diversifier mes recettes et à cuisiner autrement. Le plus important est d’apprendre à faire les bonnes combinaisons d’aliments pour n’avoir aucune carence et avoir une alimentation la plus équilibrée possible.


Apprendre à sortir des cases… et à déculpabiliser

Ni vegan, ni végétarienne, ni végétalienne… Ce sont des choses très difficiles à expliquer quand vous partagez un repas avec quelqu’un. Même si les produits vegan se développent et que les menus végétariens se démocratisent, ces options sont encore loin d’être systématiques. Mais on y vient. Les personnes ont trop souvent tendance à se focaliser sur les aspects « négatifs ». Ne pas manger de tel ou tel aliment est considéré restrictif, limitant, voire contraignant. Et quand on me demande : « Mais si tu ne manges pas de viandes, tu manges quoi ? » J’aime répondre que je mange de tout : des fruits, des légumes, des féculents, des légumineuses, des tartes, des quiches, des soupes, du chocolat…  Je varie les plaisirs, peut être plus qu’une personne qui intègre la viande à tous ces repas. Une fois, un ami m’a proposé d’aller manger chez des amis à lui « Ne t’inquiètes pas, elle aussi est végétarienne »,m’a-t-il dit. Et bien, la végétarienne en question nous as servit du jambon, et oui elle en a manger.

Mais comme en société on se sent obligé de mettre un nom sur tous les comportements, il y a aussi le régime flexitarien qui consiste à se nourrir en majorité de produits végétariens, tout en consommant de la viande, fromage ou oeufs de temps en temps. Je ne suis pas convaincue par ce principe de mettre un nom sur chaque chose, en terme d’alimentation, je pense surtout que le principal est de se sentir bien et de manger avec plaisir, de manger de manière intuitive.

Je me rappelle d’un témoignage que j’ai lu sur Internet, au sujet d’une jeune fille qui était fière d’être devenue vegan, mais qui avait consommé sans s’en rendre compte un aliment qui contenait des oeufs. Elle s’est senti atrocement mal et s’est mise à culpabiliser d’avoir fait une entorse à son régime vegan. Lire son ressenti m’a fait énormément réfléchir car je trouve qu’il est essentiel d’arrêter de culpabiliser et de se faire du mal pour « si peu »… (Si je peux me permettre de dire « si peu »😔 mais je ne me permettrais pas de juger l’importance de ses convictions pour elle.) En effet, je trouve très bien d’avoir des convictions concernant la cause animale et de vouloir les protéger. C’est très courageux de protester en refusant de consommer des produits non vegan. Personnellement, je pense qu’avant toute chose, il est essentiel de se sentir bien dans sa tête et dans son corps et de manger avec PLAISIR. C’est un combat différent, pas forcément incompatibles d’ailleurs mais qui me correspond plus à l’heure où j’écris ces lignes.

Plus que tout aujourd’hui, j’apprend à me faire plaisir en mangeant et à savourer chacun de mes plats, qu’ils soient végétarien, vegan ou je-ne-sais-quelle-catégorie-d’alimentation. Je ne souhaite plus me justifier ou être jugée sur mes choix alimentaires. Je veux simplement être en accord avec mes goûts et mes envies. Car après tout, ce n’est pas sortir de sa case de temps en temps qui va changer la face du monde.

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