Quand on regarde la fabrication des fibres textiles, il est important de comprendre que naturel ne veut pas forcément dire écoresponsable. Petit tour sur les principales matières naturelles et leurs impacts écologiques.
Le coton

Le coton est une fibre végétale naturelle, la plus utilisée au monde pour le textile.
On produit environ 820 kilos de coton par seconde dans le monde, soit 25.3 millions de tonnes, malgré la tendance à la raréfaction des surfaces de culture. 80% de la production mondiale de coton sont cultivés dans l’hémisphère nord. En effet, les Etats-unis et l’Inde sont les plus grands exportateurs de coton. (Source : planetoscope)
Le coton représente environ 40% de la production textile mondiale mais sa culture est l’une des plus polluantes au monde. Elle 2,5% des surfaces cultivées mondiales, mais utilise 25% des insecticides et 10 % des herbicides selon l’Organisation Mondiale de la Santé. En 2016, 64% du coton cultivé dans le monde était génétiquement modifié ! Le blanchiment du coton utilise également des produits toxiques comme le chlore ou les azurants chimiques. Pour teindre le coton, on utilise des métaux lourds comme du plomb ou du chrome.
De plus, le coton est une fibre très consommatrice d’eau et d’énergie. Dans le monde, il faut en moyenne 10 000 litres pour produire un kilogramme de coton (quantité qui varie selon les pays), mais cela signifie qu’il faut 2500 litres d’eau pour fabriquer un t-shirt en coton ou 8000 litres pour un jean ! (Source: Water Footprint Network).
La soie

La soie est produite par des insectes, les vers à soie, en particulier le Bombyx mori. C’est une fibre naturelle et donc biodégradable.
Très résistante et légère, la soie est une fibre noble, utilisée dans la confection de vêtements ou accessoires : foulards, chemises… La production de soie a augmenté de près de 100% au cours des 30 dernières années. Elle représente moins de 0,2 % du marché mondial des fibres textiles (Source : Planetoscope)
Selon la légende, la soie a été découverte en Chine, il y a environ 4000 ans, lorsque la princesse Xi Ling Shi fit tomber était un cocon de bombyx dans sa tasse de thé. Le cocon se transforma alors en long fil. La culture traditionnelle des vers à soie (sériciculture) pose des problèmes d’éthique. En effet, pour récupérer les fils de soie, on tue les larves des vers à soie dans leurs cocons. Il est possible d’utiliser une technique de production qui préserve les larves mais cette pratique est plus onéreuse.
L’élevage des vers à soie implique souvent l’usage de pesticides et d’engrais (pour la nourriture des chenilles et limiter les attaques des parasites). C’est l’utilisation de ces produits chimiques qui rend la production de soie problématique. De plus, cette production demande beaucoup d’eau et d’énergie pour maintenir les cocons à la bonne température.
La soie est essentiellement produite en Asie (où le contrôle des produits est moins exigeant qu’en Europe).
Le chanvre, le lin et le liège

Les 3 matières naturelles qui suivent sont réputées pour être durables. À choisir quand même bio 😉
- Le chanvre vient d’une plante noble, facile à cultiver qui demande peu d’eau et d’engrais. Elle a l’avantage de pousser très vite avec peu d’impact sur l’environnement. C’est une matière résistante ce qui rend les vêtements durables.
- Le lin est une fibre naturelle, recyclable et biodégradable. La fleur de lin n’a ni besoin de pesticides, ni de beaucoup d’eau pour pousser. 2/3 de la production vient d’Europe (en particulier en France) mais cette matière représente seulement 1% des fibres textiles utilisées dans le monde. On trouve donc beaucoup de vêtements en lin made in France. En plus de respecter l’environnement, la culture de la fibre de lin possède de nombreux atouts. Elle est biodégradable, anallergique, résistante, isolante et légère.
- Le liège est une matière issue de l’écorce d’un arbre : le chêne-liège qui pousse dans la région méditerranéenne occidentale et absorbe plus de CO2 que la plupart des autres arbres. Il n’est pas nécessaire de couper l’arbre, ce qui fait du liège une matière 100% naturelle, renouvelable et biodégradable. Le liège est utilisé pour ces caractéristiques : résistant, imperméable et léger. C’est aussi un isolant thermique et acoustique.
80 % de sa production, dans le monde, est destinée aux bouteilles de vin mais on peut l’utiliser pour fabriquer d’autres types de produits.
Bon à savoir : il existe du liège articifiel (fait à partir caoutchoucs et de silicones thermoplastiques), utilisé pour les bouchons de vins par exemple.
Pour lire l’article sur les matières synthétiques et artificielles, rendez-vous ICI.